PREAMBULE
Les AMAP (terme déposé à l’INPI), ou Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, sont nées, en 2001 en France, d’une prise de conscience citoyenne face à la situation de crise importante dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation.
Insécurité et gaspillage alimentaires, impératifs écologiques, déperdition des agricultures paysannes au profit d’agricultures productivistes, forte pression foncière sur les terres agricoles, hégémonie de la grande distribution et inégalité alimentaire ici et ailleurs : autant d’enjeux qui ont mobilisé des citoyen-ne-s pour construire et expérimenter un autre modèle agricole, économique et alimentaire, inspiré de la charte de l’Agriculture Paysanne et des mouvements de l’agriculture biologique.
Résolument basées sur une conception de partage, les AMAP visent à une transformation sociale et écologique de l’agriculture et de notre rapport à l’alimentation en générant de nouvelles solidarités. Elles sont des alternatives concrètes qui émergent de la société civile.
Elles ont pour objectifs :
Concernant les terminologies :
Au sein d’une AMAP, amapien-ne-s et paysan-ne-s construisent ensemble un autre rapport à l’agriculture et à l’alimentation ; en ce sens ils sont coproducteurs.
Ils s’engagent mutuellement à respecter les principes de la charte des AMAP.
La présente charte est le document fondateur et fédérateur de toutes les AMAP en France. Elle remplace la première charte élaborée en mai 2003. Elle n’a pas pour objet de servir de règlement intérieur aux AMAP. Il incombe à chacune d’entre elles de définir de façon autonome son mode de fonctionnement, dans le respect des principes de cette charte.
FONDAMENTAUX
PRINCIPE 1
UNE DÉMARCHE D’AGRICULTURE PAYSANNE
Une AMAP inscrit sa démarche de coproduction dans le respect des principes de l’agriculture paysanne locale. En particulier, elle :
· soutient le maintien, la pérennisation et l’installation,
· favorise l’autonomie dans le fonctionnement des fermes,
· s’inscrit dans une dynamique de territoire et de solidarité,
· accompagne la viabilité économique des fermes partenaires,
· est attentive aux conditions sociales de l’activité agricole.
PRINCIPE 2
UNE PRATIQUE AGRO-ÉCOLOGIQUE
Une AMAP soutient une agriculture respectueuse des hommes, de l’environnement et de l’animal, en référence aux fondamentaux de l’agriculture biologique. En particulier, elle s’engage dans une activité agricole :
PRINCIPE 3
UNE ALIMENTATION DE QUALITÉ ET ACCESSIBLE
Une AMAP coproduit une alimentation de bonne qualité gustative, sanitaire et environnementale.
Elle cherche à rendre cohérent son soutien à l’agriculture avec la dynamique d’un territoire et les besoins d’une population. C’est pourquoi chaque AMAP cherche à élargir l’accessibilité d’une telle alimentation à toutes et à tous.
PRINCIPE 4
UNE PARTICIPATION ACTIVE DANS UNE DÉMARCHE D’ÉDUCATION POPULAIRE
Une AMAP vise à créer les conditions de la participation et de l’appropriation citoyenne des enjeux agricoles et alimentaires, notamment par le débat, les apprentissages et le partage des savoirs. Elle :
PRINCIPE 5
UNE RELATION SOLIDAIRE CONTRACTUALISÉE SANS INTERMÉDIAIRE
Amapien-ne-s et paysan-ne-s en AMAP s’engagent mutuellement sans intermédiaire à partager la production pour une période donnée, par le biais de contrats solidaires (la durée de la période de contrat est liée aux cycles de l’activité de la ferme et dépend de chaque famille d’aliments contractualisée).
Ce partenariat favorise la transparence entre amapien-ne-s et paysan-ne-s.
Pour chaque famille d’aliments, le contrat :
TROIS ENGAGEMENTS TRADUISENT CES PRINCIPES
UN ENGAGEMENT ECONOMIQUE
Pour les paysan-ne-s en AMAP :
Une solidarité entre paysan-ne-s peut permettre l’échange occasionnel d’aliments de même nature en toute transparence et avec l’accord explicite des amapien-ne-s,
Pour les amapien-ne-s :
UN ENGAGEMENT ETHIQUE
Pour les paysan-ne-s en AMAP :
• Pour les amapien-ne-s :
UN ENGAGEMENT SOCIAL
• Pour les paysan-ne-s en AMAP :
Pour les amapien-nes
UN MOUVEMENT VIVANT EN CONSTANTE EVOLUTION
UNE AMELIORATION CONTINUES DES PRATIQUES
Pour faire vivre les principes et engagements de la charte des AMAP, celle-ci doit être accompagnée d’actions visant à analyser et faire progresser collectivement les pratiques.
En ce sens, l’évaluation participative permet une démarche d’évolution partagée entre amapien-ne-s et paysan-ne-s en AMAP. Pour la réaliser, les AMAP définissent les moyens à mettre en œuvre avec l’appui des réseaux et associations partenaires.
UNE DYNAMIQUE DE TERRITOIRE ET DE RESEAU
Par ailleurs, parce que l’AMAP est plus qu’un «panier», elle s’inscrit dans une dynamique de territoire et contribue à créer une économie de proximité, solidaire et équitable.
Elle s’implique dans la vie du mouvement des AMAP pour la pérennisation, l’essaimage et la visibilité des AMAP ; elle participe ainsi à la création de nouvelles fermes fonctionnant en AMAP.
Le mouvement des AMAP invite à la dissémination positive de «l’esprit AMAP» dans tous les secteurs de l’économie sociale et solidaire ; il encourage la création d’autres partenariats locaux (artisanat, finance, culture, etc.).
La démarche d’expérimentation et de créativité reste au cœur de la charte pour inscrire les AMAP dans un mouvement citoyen, vivant et transformateur.
La présente charte doit être signée par chaque amapien-ne et paysan-ne en AMAP.